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Si vous vous demandiez pourquoi How Do You Live?, le prochain film d’animation de Hayao Miyazaki, semblait passer sous les radars alors même qu’il est attendu pour le mois prochain au Japon, sachez qu’il y a une bonne raison. Toshio Suzuki, producteur au Studio Ghibli, a révélé dans une interviewvidéo partagée par le Bungeishunjû vendredi dernier qu’il en avait « assez » avec le cycle exubérant du marketing, laissant entendre que lui tout comme Hayao Miyazaki n’avaient plus l’énergie pour cela.
« On se fatigue de faire la même chose encore et encore. Nous voulions tenter quelque chose de différent cette fois », explique-t-il.
Suzuki donne d’autres raisons derrière l’absence de cette campagne marketing. Il souligne que si le public est intéressé par un projet, il sera au rendez-vous sans avoir besoin de regarder des trailers. Certains films, d’après lui, gâchent leurs scénarios en dévoilant trop d’images dans les bande-annonce – il pointe notamment du doigt une grosse production hollywoodienne qui sortira à peu près en même temps que How Do You Live?.
Pour l’instant, aucun élément scénaristique ni aucune voix n’ont été dévoilés pour ce projet. Nous n’avons découvert qu’un simple poster, juste en dessous. Suzuki a d’ailleurs révélé qu’après toutes ces années à travailler pour le studio, ce poster qu’il a réalisé est le premier que Miyazaki a autant complimenté. C’est cette attitude qui a également déterminé cette approche minimaliste quant à la promotion du film : pas de spots TV, pas de publicités dans le journal, rien. Juste ce visuel.
Il ajoute dans l’interview qu’il est très sincère par rapport à tout cela, que ce sont ses sentiments même s’il garde à l’esprit le public – il souligne cependant avec amusement que ses motivations sont souvent autocentrées.
Dans l’interview, il dévoile à plusieurs moments quelques indices sur le genre de film que How Do You Live? est. Il pense personnellement que c’est un bon film qui n’a au final pas grand-chose à voir avec le roman éponyme (1937) de Genzaburô Yoshino dont Miyazaki s’est inspiré. Suzuki explique que Miyazaki a lu l’ouvrage lorsqu’il était au collège, et que sa profondeur l’a marqué pendant des années.
La philosophie de Suzuki au regard du marketing a toujours été plutôt complexe et pleine de nuances. Kiyofumi Nakajima, président du studio, se souvient que lorsqu’il a été demandé à Suzuki comment Le Voyage de Chihiro était devenu un tel succès, il avait répondu : « chaque réalisateur s’inquiète de faire quelque chose de bien. Il n’y a aucun réalisateur qui soit différent. Toutefois, équilibrer ce désir avec les besoins du marché complexifie les choses. Chez Ghibli, on s’inquiète d’abord de produire quelque chose de bien, et les personnes qui comprennent le mieux comment fonctionne le marketing s’en occupe. »
Ce qui est ironique, c’est que Nakajima expliquait plus tard qu’il avait découvert que Suzuki était en réalité très pragmatique et vigilant aux tendances du marché, injectant 10 milliards de yens pour la publicité du Voyage de Chihiro. « Tout ce qu’il m’avait dit sur l’impossibilité de prédire le futur, affirmant qu’on ne peut savoir sans avoir essayé n’était qu’un mensonge », écrivait-t-il sur un ton amusé. Il souligne toutefois que Suzuki est ce genre de personne qui travaille de manière pragmatique pour s’assurer qu’il y a assez d’argent pour les créateurs du studio, pour leur permettre d’exercer en toute liberté.
Suzuki s’était déjà exprimé quant à son approche du financement de films, expliquant pourquoi le studio ne recherchait pas une croissance perpétuelle. A l’époque, la raison pour laquelle le studio a accepté le partenariat avec Netflix était pour permettre le financement de ce nouveau film de Miyazaki – et à l’époque, Suzuki avait prédit qu’il faudrait plusieurs années pour le produire.
Miyazaki annonçait ce film en 2017, et d’après des propos de Suzuki, rapportés en avril 2017, Miyazaki était penché sur les storyboards depuis juillet 2016.
Ce projet est adapté du roman Et vous, comment vivrez-vous ? de Yoshino Genzaburo publié pour la première fois en 1937 au Japon. En France, on le trouve aux éditions Philippe Picquier, traduit du japonais par Patrick Honnoré.
Écrit par: animix
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